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«Ça fait partie des records.»
Elle était attendue, mais elle a tout de même frappé les esprits et marqué la province: la tempête hivernale de dimanche aura laissé des dizaines de centimètres de neige dans plusieurs régions du Québec.
À voir dans la vidéo: l'analyse de l'expert de MétéoMédia Patrick de Bellefeuille en entrevue avec la cheffe d'antenne Marie-Christine Bergeron au bulletin Noovo Info 17.
À Montréal seulement, la ville a reçu en cinq jours environ 40% de la neige qu’elle reçoit normalement lors d'un hiver moyen.
Comment la tempête se compare-t-elle avec les autres phénomènes du genre dans l’histoire du Québec? Noovo Info a demandé à Environnement Canada.
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Selon Environnement et Changement climatique Canada, la tempête de dimanche a atteint «le 7e rang dans le palmarès des 10 plus grandes accumulations de neige à Montréal en une journée avec 36,8 cm».
Celle de jeudi dernier est d'ailleurs au 10e rang avec 34 cm.
La tempête de dimanche a atteint le 7e rang dans le palmarès des 10 plus grandes accumulations de neige à Montréal en une journée avec 36,8 cm. Remarquez que celle de jeudi dernier est désormais rendue en 10e position!#meteoQC pic.twitter.com/DHGP7EHpiJ
— ECCC Météo Québec (@ECCCMeteoQC) February 17, 2025
La météorologue d’Environnement Canada Marie-Ève Giguère note que les récentes tempêtes font partie des «événements [météorologiques] extrêmement rares, qu’on ne voit pas souvent».
Le présentateur et expert en changements climatiques de MétéoMédia Patrick de Bellefeuille rapporte quant à lui qu’il faut remonter à 1898 pour une aussi grande quantité de neige en trois jours.
Il s’agirait du genre d’événement qui survient à peu près une fois par 10 ans dans la région de Montréal.
«On envoie très rarement [des avertissements de blizzard]. Souvent, on en envoie un ou deux pour tempête hivernale par hiver. Un avertissement de blizzard […] c’est très rare. À peu près une fois par 10 ans, on va avoir une tempête qui s’approche du blizzard à Montréal. La dernière fois qu’on a observé des conditions de blizzard de Montréal, c’était en 2016», indique Mme Giguère.
Les critères d’Environnement Canada pour un avertissement de blizzard sont des vents d’au moins 40 kilomètres/heure qui provoquent une baisse généralisée de la visibilité jusqu’à 400 mètres ou moins, ou de poudrerie avec des chutes de neige pendant au moins quatre heures.
La journée de dimanche s’est distinguée par la rapidité des chutes de neige, avec 30 à 40 centimètres en 12 heures. «Pour donner une indication, pour un avertissement de neige abondante, on parle de 15 centimètres en 12 heures. Là, on a eu le double, avec des vents et le refroidissement éolien», précise Mme Giguère.
Pour la météorologue d’Environnement Canada, le fait que la tempête hivernale de dimanche soit aussi rapprochée de celle de jeudi contribue aussi à la rareté du phénomène.
«De voir des événements aussi rapprochés, ça arrive, mais c’était deux tempêtes très intenses, particulièrement la deuxième. La vitesse à laquelle la neige tombait était exceptionnelle», ajoute-t-elle.
S’il est possible de prédire le genre de précipitations auquel on peut s’attendre pour le reste de l’hiver, le Québec devrait être épargné pour la prochaine semaine, selon Mme Giguère.
Mais l’hiver n’est pas terminé pour autant.
«Les plus grosses tempêtes, généralement, je regardais les records, et c’est souvent vers la fin février et en mars […] On est correct pour la prochaine semaine, mais ça ne veut pas dire qu’on est sorti du bois pour le reste de l’hiver», prévient la météorologue.